Protocole de prévention au suicide

Structure et rôles en matière d’intervention face au risque de suicide

Modèle ASIST   

Les interventions face au risque de suicide se font sur base du modèle ASIST (Formation appliquée en techniques d’intervention face au suicide). Il s’agit d’un atelier misant sur les secours d’urgence aux personnes prises avec des pensées suicidaires (LivingWorks ASIST - LivingWorks) 

Modèle SafeTALK 

L’atelier SafeTALK est une formation sur la vigilance à l’égard du suicide. L’atelier aide les participants à reconnaître les personnes qui ont des pensées suicidaires et à les mettre en contact avec des ressources qui peuvent les aider à choisir la vie (LivingWorks safeTALK - LivingWorks) 

Membres de la communauté 

Vous êtes un adulte bienveillant sans formation liée au risque de suicide?
Au conseil scolaire, toute la communauté peut être prémunie contre le suicide et travailler collaborativement pour appuyer une personne prise avec le risque de suicide. 
Leur rôle est : 

  • Connaitre les sentinelles ASIST dans votre école ;  
  • Ne jamais laisser la personne à risque seule ; 
  • Rester à l’écoute ; 
  • Rester alerte à la sécurité de la personne à risque et vous-même ; 
  • Appeler le 911 si la personne à risque, ou vous et/ou une tierce personne pourrait se faire mal; 
  • Connecter la personne à risque avec une personne formée et prête à intervenir.  

SafeTALK  

Vous êtes un adulte bienveillant formé SafeTALK 
Le personnel scolaire et les élèves de 15 ans et plus peuvent être formés SafeTALK. Ceci dit, il est exigé que le personnel des écoles secondaires reçoive la formation SafeTALK. 
Leur rôle est : 

  • Reconnaitre une personne qui peut être à risque et appeler à l’aide;   
  • Être disponible et l’engager dans la relation d’aide ; 
  • Vérifier si la personne a des pensées suicidaires ; 
  • Faciliter l’établissement de liens avec les personnes qui connaissent les techniques d’intervention face au suicide et/ou autres techniques d’intervention en matière de suicide. 

Sentinelles ASIST  

Vous êtes un adulte bienveillant formé ASIST?
Chaque école doit avoir au minimum 2 à 3 personnes ayant reçu la formation ASIST. Ces personnes sont désignées comme des sentinelles ASIST. La direction ou direction adjointe doit nécessairement faire partie des sentinelles ASIST de l’école.  

Les sentinelles ASIST doivent s’identifier avec l’autocollants ASIST. La liste des sentinelles ASIST doit être affichée dans l’école dans la salle du personnel. 
Leur rôle est : 

  • Informer vos collègues que vous êtes une sentinelle ASIST et assurez-vous que cette information est visible (p. ex., en apposant votre autocollant sur votre porte ou sur votre casier) ; 
  • Offrir une intervention ASIST face au risque de suicide ; 
  • S’occuper des aspects qui touchent à la santé et à la sécurité de la personne et maitriser les éléments de risque dans ces domaines ;
  • Vérifier la capacité de l’entourage à assurer la sécurité et le bien-être global de l’élève ; 
  • Faciliter l’établissement de liens avec la famille, les amis, et une aide professionnelle ;  
  • Établir un plan de sécurité et donner suite au plan.  

Travailleurs sociaux et travailleurs en santé mentale 

Vous êtes un professionnel en santé mentale?
Les travailleurs sociaux et l’équipe en santé mentale sont des équipes cliniques appartenant aux services aux élèves du conseil scolaire et formées selon le modèle ASIST.  
Leur rôle est : 

  • Offrir du counseling, un traitement et/ou une thérapie ; 
  • Consulter d’autres personnes qui font de l’intervention auprès de personnes suicidaires et agir comme ressource pour elles ; 
  • Reconnaitre que les outils de dépistage, d’évaluation et d’intervention ne sont pas communément adaptés aux élèves ayant des besoins en éducation spécialisée comme la déficience intellectuelle, les troubles du spectre de l’autisme ou du langage. Ainsi, il est important de rechercher des formations continues sur le sujet. Aussi, ne pas hésiter à chercher de la supervision additionnelle pour vous appuyer. 

Pensées suicidaires : considérer le risque

Considérer le risque  S’entendre sur un plan de protection – éléments importants à mettre en place 

Si la personne a des pensées suicidaires  

  • Arrêter les gestes autodestructeurs.  
  • Assurer l’abstinence et/ou la réduction de la consommation.  
  • Assurer la sécurité de la personne. 

  • Encourager l’utilisation de techniques de survie antérieure.  

  • Encourager l’utilisation de stratégies antérieures gagnantes au niveau de la gestion du problème de santé mentale. 

  • Valider les forces et les inclure  dans le plan.  

  • Communiquer avec la personne superviseuse (direction, autre). 

  • Informer les personnes détenant l’autorité parental et/ou l’adulte significatif en impliquant la personne à risque dans la communication. 

  • Miser sur les relations avec les ressources disponibles, accessibles et compétentes.  

Durée  

Informelles 

Formelles 

Jour et nuit  

Familles, ami(es) 

Urgences, lignes de crises  

À long terme 

Conseillers informels (relation de confiance)

Professionnels de la santé mentale  

Pour la vie  

Relations personnelles de tout genre  

Ressources communautaires de tout genre  

Si la personne a préparé un plan de suicide  

Désamorcer le plan de suicide, c’est-à-dire?:  

  • Inviter la personne à risque à nous le partager. 
  • Impliquer la personne à risque à mettre le plan de suicide en attente (par exemple, vous confier ses pilules et/ou accepter qu’on remette l’arme qui se trouve à la maison à la police). 

Si la personne se sent désespérée  

Soulager la souffrance par l’écoute.  

Proposer un plan d’appui qui répond à la situation. 

Mettre l’élève en contact avec les services en travail social. 

Si la personne se sent seule  

Mettre la personne en contact avec des ressources.  

Si la personne est vulnérable en raison de problèmes/ besoins en santé mentale  

Mettre la personne en contact avec des personnes œuvrant en travail social au Conseil et/ou à l’externe.  

Tentative de suicide

Étape 1?: Identifier ce qu’il faut faire en fonction de la situation

En cas de tentative sur les lieux scolaires 

En cas de tentative à l’extérieur des lieux scolaires 

  • Donner les premiers soins, s’il y a lieu.  

  • S’assurer de la sécurité immédiate de l’élève – ne jamais laisser un élève suicidaire seul.  

  • Communiquer avec les services d’urgence.   

  • Communiquer avec les personnes détenant l’autorité parentale de l’élève.  

  • Informer la surintendance, la personne œuvrant en travail social de l’école et son superviseur clinique.  

  • Désigner un membre du personnel qui accompagne l’élève en ambulance?( ANNEXE 3 )  

  • Les personnes détenant l’autorité parentale se rendent directement à l’hôpital pour rejoindre l’enfant. 

  • Le membre du personnel s’assure d’accompagner l’élève et sa famille au triage et remet les documents au personnel médical.  

  • S’assurer qu’un plan de sécurité soit développé en collaboration avec la personne œuvrant en travail social de l’école, le personnel enseignant impliqué, ainsi que les personnes détenant l’autorité parentale et l’élève (dépendamment de l’âge) ( ANNEXE 4)

  • Évaluer l’impact de la situation sur le climat de la classe et de l’école et mettre en place de l’appui pour les élèves et le personnel au besoin.  
  • S’assurer que des services pour les employés soient disponibles au besoin.  
  • La direction et son équipe planifient une rencontre afin d’établir un plan de prévention et de postvention à l’attention de l’école de manière à appuyer le bien-être et la santé mentale dans l’école. 
  • Vérifier l'information auprès de la famille et l’élève. 

  • Obtenir un consentement des personnes détenant l’autorité parentale pour communiquer avec l’hôpital afin de prendre part à la planification de la réintégration scolaire.  

  • Informer la surintendance, l’équipe en travail social et le superviseur clinique.  

  • S’assurer qu’un plan de sécurité école soit développé en collaboration avec la personne œuvrant en travail social de l’école, le personnel enseignant impliqué, ainsi que les personnes détenant l’autorité parentale et l’élève.  

  • Impliquer le personnel professionnel en infirmerie de la santé mentale pour assurer la transition entre l’hôpital et l’école.  

  • Évaluer l’impact de la situation sur le climat de la classe et de l’école et mettre en place de l’appui pour les élèves et le personnel au besoin.  

  • Évaluer la situation et les prochaines mesures à prendre.  

  • Rester vigilant.  

  • La direction et son équipe planifient une rencontre afin d’établir un plan de prévention et de postvention à l’attention de l’école de manière à appuyer le bien-être et la santé mentale dans l’école. 

Étape 2 : Établir un processus de réintégration   

La direction de l’école et l’équipe de soutien incluant la personne œuvrant en travail social planifient un plan de réintégration qui tient compte du plan de sécurité de l’élève?: 

  • Une décision doit être prise sur le moment propice pour la réintégration de l’élève ; 
  • La personne détenant l’autorité parentale partagera toutes les informations pertinentes nécessaires à cette réintégration (p. ex., rapport médical, suivi pharmacologique, suivi thérapeutique, autorisation de divulgation des renseignements confidentiels) ; 
  • Le plan de réintégration est partagé avec l’élève et la personne détenant l’autorité parentale ; 
  • Une session de débriefing est offerte à l’équipe scolaire au préalable avec des réponses à leurs questions ; 
  • Une communication/rencontre à propos des éléments essentiels à l’ensemble du personnel impliqué au sujet du plan de réintégration est organisée. 

Lignes directrices d’intervention en matière de suicide à l’attention des personnes détenant l’autorité parental

Connaissez les signes avant-coureurs?: 

Le fait de connaître les signes avant-coureurs est un élément clé de prévention pour les adultes attentionnés : 

  • Se distancier avec la famille et les amis; 
  • Perdre espoir en l’avenir; 
  • Parler ou écrire du suicide ou de son désir de mourir;  
  • Déclarer se sentir dépassé, impuissant ou ne pas maîtriser ses comportements; 
  • Démontrer des gestes d’adieu, comme le don d’objets qui leur sont chers;  
  • Changer son comportement : mauvaises notes à l’école, passage à l’acte, prise de risques inutiles, négliger son hygiène personnelle, etc; 
  • Consommer des substances illicites; et 
  • Changer d’humeur, p. ex., tristesse, irritabilité, ne plus éprouver le même plaisir en pratiquant leurs activités préférées, insomnie, troubles alimentaires, etc. 

Il faut faire attention si l’humeur de votre enfant s’améliore soudainement après une période difficile et d’un état triste, voir dépressif. Ce changement peut être trompeur et peut vouloir dire que votre enfant a planifié son suicide.   

Sachez quoi dire si vous pensez que votre enfant a des pensées suicidaires?: 

  • Merci de me l’avoir dit; 
  • Je suis là pour toi...; 
  • Comment puis-je t’aider ?; 
  • Parle-moi de ce que tu vis; 
  • C’est important pour moi de comprendre ce que tu vis...; 
  • Merci de me faire confiance; et 
  • Laisse-moi te donner un câlin. 

Sachez quoi faire si vous pensez que votre enfant a des pensées suicidaires?:  

  • Intéressez-vous en sa personne «?Comment te sens-tu ces temps-ci??»; 
  • Exprimez vos préoccupations «?Je t’aime et je m’inquiète pour toi.?»; 
  • Écoutez «?Tu peux me dire n’importe quoi. Je ne te jugerai pas. Je vais t’accepter, peu importe ce que tu me dis.?»; 
  • Dites ce que vous remarquez «?J’ai l’impression que la vie est stressante pour toi ces temps-ci.?»; 
  • Posez des questions au sujet du suicide «?As-tu parfois l’impression que la vie ne vaut pas la peine d’être vécue??», ?« Penses-tu à la mort? », « Veux-tu mourir? »; 
  • N’ayez pas peur d’ouvrir un dialogue sur le suicide. C’est une conversation qui peut être difficile, mais ne vous en faites pas. Au contraire, il sera plus facile pour votre enfant de se confier à vous si vous abordez le sujet; 
  • Évitez le plus possible les formulations du genre “Ne t’inquiète pas, ça va bien aller.”, car celles-ci invalident habituellement l’expérience de l’autre; 
  • Prenez le temps d’écouter votre enfant et faire preuve d’empathie; 
  • Aidez-le à reconnaitre ses émotions et les valider (p. ex., “Je comprends que tu sois frustré.e parce que…”); 
  • Renforcez votre relation?; accorder du temps de qualité avec votre enfant; 
  • Évitez la critique et de prodiguer trop de conseils; 
  • Valorisez la démarche de demande d’aide; 
  • Rassurez votre enfant ou votre adolescent en lui disant que vous êtes là pour l’écouter?;  
  • Donnez de l’espoir?; 
  • Établissez un plan en cas de détresse avec votre enfant Mon plan en cas de détresse (smho-smso.ca); et au besoin, démontrez et modélisez auprès de votre enfant comment demander de l’aide lorsque cela ne va pas bien (surtout pour les élèves ayant de grands besoins en éducation spécialisée). 

Sachez quoi faire en contexte d’urgence et de crise?:  

Si votre enfant a élaboré un plan pour se suicider ou a fait une tentative de suicide, appelez immédiatement le 911 pour obtenir de l’aide d’urgence. Veuillez l’emmener au Service des urgences?à l’hôpital. 

S’il est à l’école 

Veuiller informer la direction de la situation survenue à la maison impliquant les idées suicidaires. Élaborer  avec l’école? un plan de sécurité : 

  • Collaborer avec l’école si une intervention face au suicide est à faire à l’école ; 
  • Consulter la personne œuvrant en  travail social de l’école, si applicable ; 
  • S’assurer que votre enfant est supervisé ; 
  • Déterminer quels membres du personnel doit être informés ; et 
  • Réviser le plan, au besoin. 

S’il est à l’hôpital et/ou hospitalisé  

Veuillez informer la direction pour l’informer de la situation?: 

  • Collaborer avec les professionnels de la santé ; 
  • Préparer son retour à la maison (sécuriser sa chambre et la maison en lien avec son plan) ; 
  • Élaborer un plan de sécurité pour la maison ; 
  • Préparer son retour à l’école ; et 
  • Élaborer un plan de sécurité pour l’école. 
  • Appeler la ligne de crise pour parler avec un professionnel attentionné qui a des compétences spécialisées pour aider les jeunes en période de crise. Voici une ressource SMH-ON • Se préparer; prévenir; réagir • Guide éclair pour la prévention du suicide chez les jeunes (smho-smso.ca)
  • Obtenir de l’aide professionnelle pour votre enfant. 
  • Envisager d’appeler un proche ou une amitié pour vous soutenir pendant la période de crise, par exemple, la Ligne de secours de l’Ontario (613 321-3211)?; 
  • Consulter votre médecin de famille, un leader culturel ou religieux pour obtenir de l’aide supplémentaire?; 
  • Travailler de concert avec l’école de votre enfant pour mettre en place des mesures de soutien quotidiennes. Des personnes professionnelles attentionnées sont prêtes à vous aider?; et 
  • Accorder la priorité à votre propre bien-être afin d’être présent auprès de votre enfant.